Résumé et support des interventions

 

Synthèse des interventions de la journée

 

Politiques des données urbaines : libéralisme informationnel et gouvernance urbaine

Antoine Courmont

« C’est la fin de l’innocence, on va rentrer dans le combat politique de la data ». Comme en témoignent les déclarations récentes de Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris, la donnée est devenue un enjeu politique pour les villes à l’ère du numérique. Alors qu’elles étaient auparavant soigneusement conservées dans des silos structurés, enfouies au sein de systèmes d’information, les données pénètrent maintenant dans tout notre environnement. Elles ne font plus système avec l’informatique et les réseaux, elles se sont détachées, prolifèrent et circulent jusqu’à constituer une nouvelle « digital skin » enveloppant la ville. En quoi la donnée transforme l’action publique urbaine ? Quels sont les rapports entre acteurs publics et privés qui se jouent au travers de la mise en circulation des données ? Dans quelle mesure la mise en circulation des données constitue une nouvelle ressource pour la régulation des villes par les pouvoirs publics ?

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Réflexions à partir d’expérimentations de données (téléphoniques et de données de réseaux sociaux)

Julie Fen-Chong, Françoise Lucchini, Bernard Elissalde

Dans le cadre de projets de recherche actuels ou passés, nous avons été amenés à travailler à partir de données géolocalisées individuelles issues de la téléphonie mobile ou du réseau social Twitter. Cette intervention retracera dans un premier temps le contexte d’accès à ces données individuelles et les différentes temporalités de mise à disposition ou de collecte des données. L’accès aux données a été conditionné par des éléments exogènes comme l’organisation interne du fournisseur de données.

Dans un second temps, nous aborderons les réflexions méthodologiques menées pour construire de l’information géographique à partir de ces données. C’est par ces réflexions et par une grande transparence sur la méthodologie utilisée que nous avons voulu dépasser l’écueil du suivi individuel pour traduire ces données sur la mobilité en information sur le fonctionnement spatiotemporel des territoires.

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Mobiliser des données de gestion administrative (CAF) pour la recherche : intérêts et précautions d’usage

Luc Guibard

Les données des Caisses d’allocations familiales constituent une source très riche pour l’analyse spatiale des phénomènes sociaux. Dans le cadre de ma thèse, je mobilise ces données pour étudier l’éviction résidentielle en région parisienne. Individuelles, géolocalisées et mises à jour mensuellement, elles présentent de nombreux avantages par rapport aux données produites par l’Insee, notamment celui de laisser libre le choix du critère d’agrégation spatiale. Toutefois, leur utilisation soulève certaines difficultés et implique des précautions. Celles-ci sont liées à l’utilisation pour la recherche d’un matériau d’abord conçu pour la gestion des prestations sociales. Elles concernent par ailleurs le caractère personnel et confidentiel de données soumises au secret statistique.

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Les données personnelles dans les sciences/recherches participatives

Malika Madelin

À partir des actions menées par le collectif AirCitizen, nous discuterons de la question des données personnelles dans les sciences/recherches participatives, où l'ouverture et le partage, plutôt plébiscités, ne sont pas sans poser des questions en pratique.

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Aspect juridique des données de géolocalisation : quels apports du RGPD

Lionel Maurel

Entré en vigueur en mai 2018, le Règlement Général de Protection des Données (RGPD) vise à harmoniser au sein de l’Union européenne les règles relatives à la protection des données à caractère personnel et la vie privée. Si le texte reprend la plupart des grands principes qui figuraient déjà dans la loi française, il comporte aussi des nouveautés substantielles, qui vont globalement dans le sens d’un renforcement de la protection des données.

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Webscraping et questions éthiques

Sébastien Rey-Coyregourcq, Alexandre Cebeillac

Internet regorge de données dont certaines sont potentiellement très utiles pour la recherche en géographie et analyse spatiale. Dans cette présentation, nous essaierons d’assumer le principe que toutes les informations visibles sur le web, du moment où elles sont consultables, peuvent être récupérées. Dans un contexte mondialisé où l’accès à l’information est parfois comparé à une nouvelle ruée vers l’or, un ensemble de moyens techniques et juridiques sont mis en œuvre par les entreprises pour protéger leurs données (parfois synonymes de clients) tout en captant celle des autres.

Nous essaierons de répondre sur les enjeux techniques en présentant plusieurs cas concrets de collecte et d’utilisation de données géographiques propres à différents contextes d’études – flux d’avions, congestion du trafic, sites de vente ou de location en ligne, ou encore réseaux sociaux.

Avec l’évolution rapide du cadre juridique (RGPD, TOS +/- légale), la collecte de ces données au-delà du cadre juridique prévu par les entreprises soulève évidemment des considérations éthiques. Avec le RGPD nous pensons qu’il est important de reconsidérer cette collecte par le prisme d’un triptyque asymétrique que forment les utilisateurs d’un service web, les propriétaires des plateformes et les utilisateurs tiers qui récoltent des données, surtout si ces dernières sont de natures individuelles et géolocalisées.

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Personnes connectées : 10 Vie privée
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